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Vue de Hong-Kong. — Dessin de M. Sabatier, d’après une aquarelle de M. de Trévise.


VOYAGE EN CHINE ET AU JAPON,

1857-1858.


TEXTE PAR M. DE MOGES. — DESSINS D’APRÈS M. DE TRÉVISE[1].


LA CHINE


Arrivée en Chine. — L’île de Hong-Kong. — Dîner chez le gouverneur. — Un théâtre chinois. — M. Jardine. — Le collége des missionnaires. — La vallée Heureuse.


… Nous quittons Singapore le 3 octobre 1857, et nous saluons en passant Pedra-Branca et Poulo-Condore. Malgré quelques craintes de typhon, nous remontons heureusement cette partie de la mer de Chine, et, le 13 octobre, le Céleste Empire s’offre à nos yeux.

Nous traversons toute une flottille de jonques, rangées en ligne, qui traînent chacune un large filet. L’horizon en est couvert, et c’est par centaines qu’on peut les compter. Rien, sur les côtes de France, ne peut donner l’idée d’un mouvement pareil. Nous passons au milieu d’elles, en prenant garde d’en écraser. Toute une famille, entassée pêle-mêle, se presse sur le frêle esquif. C’est tout leur avoir, c’est leur habitation, leur demeure. La Chine possède dans ces hardis pêcheurs une vaste pépinière d’excellents matelots. Nous mouillons, au coucher du soleil, à l’embouchure de la rivière de Canton, près de l’ile de Léma. Le lendemain, nous remontons le

  1. M. le marquis de Moges et M. le marquis de Trévise, petit-fils du maréchal Mortier, ont été attachés à l’ambassade française qui, envoyée au printemps de 1857, en Chine et au Japon, était de retour en France au commencement de 1859. Tous deux ont mis à profit leur séjour dans ces contrées dont nous parlons si souvent et que nous connaissons encore si peu, pour les bien étudier. Ils ont