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« Enfin, nous nous retrouvâmes tous à bord. Comme plusieurs cas de scorbut s’étaient présentés, toutes nos précieuses provisions de jus de citron, d’alle Burton, etc., furent employées, et, grâces à ces conservatifs, il ne nous fallut qu’un court espace de temps pour nous remettre tous en parfaite santé.

Le Fox hivernant dans le détroit de Bellot. — Dessin de M. Valentin.

« Pendant notre séjour à Port-Kennedy, nous avons été deux fois appelés à conduire un des nôtres dans la tombe. M. George Brands, ingénieur, mourut d’une attaque d’apoplexie le 6 novembre 1858. Le matin de ce même jour il paraissait en bonne santé et s’était livré pendant plusieurs heures à la chasse aux rennes. Le 14 juin 1859, Thomas Blackwell, maître d’hôtel, mourut du scorbut. Cet homme avait servi dans deux précédentes campagnes arctiques.

« L’été ayant été très-chaud, la mer était parfaitement libre au nord ; en conséquence, le 9 août nous étions prêts à reprendre le chemin de notre patrie, et quoique la mort du mécanicien, en 1857, et celle de l’ingénieur, en 1858, nous eussent laissés avec deux chauffeurs seulement, néanmoins, avec leur aide, je parvins à conduire le steamer à la pointe de la Fury.

Divers objets de l’expédition de sir John Franklin, rapportés en Angleterre par le Fox.

« Nous restâmes là pendant quelques jours, jusqu’à ce que le vent ayant changé et poussé les glaces, nous pûmes continuer notre voyage, sans aucune autre interruption, jusqu’à Godhaven, où nous arrivâmes le 27 août, et où nous fûmes reçus avec la plus grande cordialité par M. Olick, inspecteur du Groënland du nord, et par les