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Le palais du roi et l’éléphant blanc. — Dessin de Navlet d’après H. Yule.


VOYAGE DANS LE ROYAUME D’AVA

(EMPIRE DES BIRMANS)
PAR LE CAPITAINE HENRI YULE,
DU CORPS DU GÉNIE BENGALAIS[1].
1855.


Amarapoura ; ses palais, ses temples. — L’éléphant blanc. — Population de la ville. — Recensement suspect.

Amarapoura est bâtie sur un terrain légèrement élevé au-dessus de la rivière et qui, dans la saison des pluies, forme une longue péninsule rattachée à la terre ferme par le nord. Des chaussées revêtues de briques, ou des ponts de bois d’une longueur énorme, la font communiquer avec les rivages est, sud et sud-ouest. Pendant la saison sèche l’Irawadi ne baigne que le faubourg occidental.

La ville proprement dite, placée au point le plus large de la péninsule, a la forme d’un carré dont chaque côté peut avoir seize cents mètres environ ; un mur de briques de trois mètres cinquante centimètres à quatre mètres, garni de créneaux et appuyé sur des terrassements, l’entoure de toutes parts. Chacun des côtés du carré a trois portes et de treize à quatorze bastions. À environ trente mètres du mur, un fossé de cinq à six mètres de profondeur, avec une escarpe et une contrescarpe en briques, en défend les approches. Toutes ces défenses sont d’ailleurs de peu d’importance : il n’y a de canons nulle part, et, défendues par les Birmans, toutes ces fortifications n’offriraient pas plus de résistance que des chevaux de frise.

Les rues vont d’une porte à l’autre, et, se coupant à angles droits, divisent la cité en îlots rectangulaires.

Suivant le caractère propre à toutes les vieilles cités des Birmans, et qui se retrouve dans Pégu, Sagaïn, 18

  1. Suite. — Voy. page 257.