Page:Le Tour du monde - 04.djvu/156

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Nous fîmes comprendre à l’Apache que nous étions des amis, et que notre présence dans ces montagnes n’avait aucun but hostile. Nous demandâmes une entrevue avec le chef. Les deux parlementaires s’éloignèrent, et bientôt après, le grand chef, accompagné de l’interprète et de plusieurs hommes armés de lances, vint vers nous. Cet Indien portait le nom de Mangos Colorados (les bras rouges) ; il était le grand chef de tous les Apaches. Sa physionomie n’inspirait pas la même crainte que son parlementaire. Son costume était simple : il était vêtu d’un grand pantalon blanc à la mexicaine ; le reste de son corps était nu, peint de dessins rouges et jaunes ; sa tête nue laissait flotter ses cheveux gris au vent ; sa peau était rouge. Il portait un carquois en peau de buffle, suspendu à son dos par une courroie en cuir ; sa main droite tenait un arc d’une longueur de six pieds ; il montait un poney blanc de la meilleure race mexicaine. Les Apaches qui l’accompagnaient se tenaient derrière lui, à une distance respectueuse.

Mines d’argent de San Pedro.

Après le salut d’usage, nous répétâmes à Mangos Colorados que nos intentions n’étaient pas hostiles, et que nous attendions une autre caravane. Cette dernière déclaration parut l’impressionner ; il nous assura que lui-même avait les meilleures dispositions à notre égard, que cependant quelques sachems ne partageaient pas sa confiance et qu’il avait de la peine à les convaincre.

Il ajouta qu’il allait les faire venir pour les consulter encore, nous promettant cependant tous ses efforts pour nous laisser sortir sains et saufs.

Alors il ordonna à l’un des Apaches de sa suite d’aller trouver les chefs, qui étaient au nombre de neuf. Arrivés près de notre camp, ils formèrent un grand cercle pour