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Mosquée du Chah. — Dessin de A. de Bar d’après une photographie de l’album de M. de Khanikof.


MÉCHED, LA VILLE SAINTE, ET SON TERRITOIRE.

EXTRAITS D’UN VOYAGE DANS LE KHORASSAN,
PAR M. N. DE KHANIKOF[1].
1858. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




La mosquée du bazar. — Nichapour est-il la Nisa des anciens ? — Tombeaux de princes et de poëtes.

Après ma visite au saint mollah je suis allé examiner la mosquée du bazar, qu’on dit être la plus ancienne construction de Nichapour. La corniche de son minaret porte une inscription, soi-disant coufique, mais tellement fruste qu’il m’a été impossible d’en rien déchiffrer ; et si ce n’est pas un simple ornement, cela ne peut être qu’une phrase très-courte, car les mêmes signes se répètent souvent et sont également espacés.

Je ne crois pas, avec Ritter et d’autres géographes, que Nichapour et Niseæ des anciens, soient identiques, car Strabon dit positivement que cette dernière ville faisait partie de l’Hyrcanie, en observant toutefois que d’autres en font une province séparée, et, plus loin, il dit que cette localité’était-traversée par l’Ochus ou le Tedjen. Quant aux sources zendes ou masdéennes, on sait que d’après leur témoignage Nisa ou Niseæ[2] doit être placée entre Merw et l’endroit qui porte jusqu’à présent le nom de Badghis ; ainsi il serait plus naturel de l’identifier avec la ville que les géographes arabes appellent Nissa. Quoi qu’il en soit, il est incontestable que Nichapour paraît déjà sous son nom moderne chez les plus anciens géographes arabes du dixième siècle. Mal-

  1. Suite et fin. — Voy. page 269.
  2. Nésaya dans Strabon, en zend Niçaya ; c’est dans la géographie de Vendidad, livre attribué à Zoroastre, le cinquième des lieux donnés aux hommes par Ahura-Masda, l’Être suprême. Au nom de Niçaya le texte du Vendidad ajoute même cette remarque qualificative « entre Mouru et Bakhdi. » On sait que les Grecs voulurent rattacher à cette localité l’origine et les mythes de leur Bacchus. (Voy. Eug. Burnouf, Commentaire sur le Yaçna.)