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la propriété de l’île d’Hveen à une maîtresse, qui fit raser les deux temples consacrés à la science.

Tycho-Brahé était l’homme de la postérité. Il était la plus vive lumière du Danemark. On pouvait craindre que la prévention de la cour et de Copenhague n’obscurcît longtemps cette lumière. Il suffit d’un nuage pour cacher un astre.

L’empereur Rodolphe II fut une providence pour Tycho-Brahé. Il lui fit bâtir un observatoire, il lui donna une de ses maisons princières, il lui assura une pension de trois mille ducats. Tycho-Brahé quitta le Danemark avec sa femme, ses enfants, ses élèves, ses serviteurs, et alla prendre possession de sa résidence de Bohême. Il laissa cet adieu en partant :

« Danemark, ma chère patrie, en quoi t’ai-je offensé ? Mon seul crime est d’avoir agrandi ton nom ! »

Il continua ses travaux dans cet Uranienbourg continental que l’empereur lui avait disposé près de la ville de Prague. C’est là qu’il mourut en 1601. Son plus illustre disciple est Jean Keppler.

Tour du château de Frédériksborg. — Dessin de Thérond.

Malgré son opiniâtreté à combattre Copernic et Pythagore dans un but théologique, l’influence de Tycho-Brahé fut prodigieuse. Il secoua les esprits, il découvrit Mercure ; il fit des observations nouvelles sur la théorie des comètes, de l’air, de la lumière, il composa un catalogue plus complet des étoiles fixes ; il inventa et perfectionna des instruments dont la précision rendit tout facile ou du moins tout possible après lui. Ce qui lui manqua, ce ne fut pas le génie, ce fut l’héroïsme de l’innovation.

De mon fauteuil j’embrasse une mappemonde dépliée sur ma table. Les océans environnent la terre. Ces océans, Indien, Atlantique, Pacifique, ont leurs sentiers comme le sol ferme de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique