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(le Psariote Varaki avait légué les fonds depuis 1823). Par une inspiration qui est bien à la hauteur des goûts centralisateurs du jour, on a construit l’école navale loin de la mer, au centre, c’est-à-dire à Athènes[1].

Au résumé, lorsqu’on a parcouru l’Athènes moderne en tous sens, qu’on l’a vue sous toutes les faces, du Lycabette ou des rochers de l’Aréopage, des hauteurs de l’Hymette ou de celles du Pentèlique, on est forcé de conclure que cet immense village, peuplé de quarante-cinq mille âmes, est banal et sans caractère ; on ne trouve pas si niaise cette pensée de Jocrisse qui se plaignait de ne pas voir la ville à cause des maisons, et on convient que si les Grecs n’avaient beaucoup d’autres excellentes raisons de vouloir les Turcs hors de Constantinople, le désir seul de se défaire de leur capitale en serait une suffisante.

PLANS D’ATHÈNES ET DU PIRÉE.

Elle est en effet, cette grosse bourgade allemande, la seule note discordante dans cet harmonieux concert de la nature. Je ne connais pour moi rien de plus parfaitement beau que cette enceinte de l’Attique aride et desséchée, semblable à un cheval de sang chez qui chaque veine et chaque muscle fait saillie. Tout d’abord cette calvitie nous étonne, nous fils de la Gaule chevelue ; mais nous ne tardons pas à trouver, dans cette sublime simplicité, un charme varié à l’infini et une saveur plus

  1. On a depuis fait de cette école navale un gymnase.