Page:Le Tour du monde - 06.djvu/3

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marbre et de bronze, des groupes de porphyre et des statues qui ajoutent à l’effet merveilleux de cette ville musée.

Qui donc, en abordant à ces rivages, n’a pas été frappé de cet aspect admirable ? Qui donc, et j’en appelle même aux architectes, a eu la pensée de blâmer ici l’absence complète d’unité et de symétrie entre tous ces palais qui n’en font qu’un, entre ces styles de toutes les époques, entre ces chapitres divers de l’histoire des temps passés, écrite en architecture ? Qui donc osera dire en face de tant de chefs-d’œuvres qu’il est fâcheux que la place Saint-Marc ne soit pas uniforme et regulière ? Et ce palais de fées avec sa double colonnade à jour, que Calendario a imité de l’Alkazar de Bagdad, nu le préférez-vous pas dans son irrégularité et d’un style tout autre que celui du palais royal qui est en face ? Là, au-dessus de ce balcon magnifique où le bourreau montra au peuple