Page:Le Tour du monde - 07.djvu/206

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qui a péri, et suffit pourtant à confondre l’esprit le plus audacieux. De grands pylônes, élevés et décorés par Rhamsès-Méïamoum (dix-neuvième dynastie), séparés du fleuve par des débris de colosses, de sphinx et de degrés, forment l’entrée d’une vaste cour flanquée de temples anciens, couverte de bas-reliefs par une dynastie originaire de Bubaste. Sur douze très-fortes colonnes élevées par des rois éthiopiens, une seule a été sauvée du temps. Derrière la cour, commence une forêt symétrique de colonnes parallèles ; et quel arbre atteindrait le diamètre des douze fûts géants qui marquent la travée centrale ? C’est ici la Salle hypostyle, la merveille de l’Égypte. Dans les ombres croisées de ses trente colonnades habite un peuple de bas-reliefs ; et des hiéroglyphes innombrables montent, comme un tourbillon de grêles scarabées, à l’assaut des murailles et des chapiteaux monolithes.

Médinet. — Palais de Rhamsès III.

Entre la Salle hypostyle et la montagne se succèdent : la Galerie des colosses, dont les piliers délabrés soutiennent soixante statues énormes ; une cour jonchée de débris ; un temple de granit rose flanqué de deux séries de chambres jadis destinées à un collége de pontifes ; la Galerie des rois ou l’antique Mœris a fait sculpter le long des murs, sur quatre files superposées, soixante Pha-