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stérile et d’aspect farouche, appelé la Chaire-du-Diable. Cette Chaire-du-Diable est un bloc de rochers placés devant deux cerros, soudés par leurs bases et dont les flancs lisses et presque verticaux présentent çà et là des ouvertures carrées, d’où les Indiens, du temps des Incas, ont tiré des pierres. Ces baies pleines d’ombre, élevées à dix mètres du sol, et sans chemin ni sentier qui y aboutisse, ont l’air d’orbites creuses avec lesquelles la montagne regarde les passants.

Le Corridor du ciel (voy. p. 259).

À peu de distance des sites que nous achevons de décrire, deux curiosités d’un genre différent attirent à la fois l’attention. À droite, c’est une carrière de grès porphyrique, d’où les mêmes Indiens qui mettaient des fenêtres à la Chaire-du-Diable, ont retiré ces blocs énormes que nous mesurons aujourd’hui avec étonnement. Seulement, après extraction de la pierre, au lieu d’un trou béant encombré de moellons que nos carriers ont coutume de laisser comme une attestation de leur travail et dont la plaine de Montrouge offre de nombreux spécimens, les Quechuas ont taillé une admirable chambre monolithe de dix mètres carrés, avec plafond à caisson en relief et trois divans sur lesquels on peut s’allonger pour faire la sieste, ou s’asseoir pour attendre la fin d’une averse.

Paul Marcoy.

(La suite à la prochaine livraison.)