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résultat, que de tâtonnements, que d’efforts, que de suppositions successivement rejetées, et que de fois le chercheur épuisé a dû abandonner un labeur ingrat, où le ramenait toujours l’excitation même de la difficulté !

Une fouille à Khorsabad. — Dessin de E. Flandin.

La plupart des inscriptions qui se lisent à Persépolis sont répétées en trois tablettes distinctes. Niebuhr, en copiant ces inscriptions, remarqua très-bien que l’écriture de ces groupes ternaires n’est pas identique ; ce sont comme trois copies d’une même inscription en trois écritures différentes. Et comme on supposa (avec raison) que chacune des trois écritures représente en même temps une langue distincte, on donna à ces inscriptions la qualification de trilingues. Le même élément est la base des trois écritures ; leur diversité résulte de la combinaison différente, et de plus en plus compliquée, de cet élément unique. Provisoirement, et sans qu’on pût encore arriver à une détermination plus précise, on appliqua à la plus simple des trois écritures la dénomination de première espèce ; on désigna la plus compliquée sous le nom de troisième espèce, et la désignation de deuxième espèce fut naturellement donnée à l’écriture intermédiaire. Puis, comme on remarqua que l’écriture de la première espèce occupait toujours la place proéminente, en quelque sorte la place d’honneur, et que là où une inscription n’était pas répétée elle était exprimée dans cette écriture, on regarda comme une chose au moins très-probable que la langue qu’elle représentait était celle du pays même, c’est-à-dire la langue des anciens Perses, et on la désigna sous le nom de langue persépolitaine. Des considérations historiques et géographiques firent employer la dénomination d’écriture mé-