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Page:Le Tour du monde - 07.djvu/385

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Mlle Lise Cristiani. — Dessin de Mettais d’après une peinture de M. Couture.


VOYAGE DANS LA SIBÉRIE ORIENTALE,

NOTES EXTRAITES DE LA CORRESPONDANCE D’UNE ARTISTE (MLLE LISE CRISTIANI)

1849-1853. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.



Dans leur long itinéraire à travers la Sibérie, M. et Mme Atkinson rencontrèrent à plusieurs reprises, à Irkoutsk, à Barnaoul et ailleurs, une jeune Française qu’une destinée d’artiste avait poussée dans ce nord de l’extrême Orient. Possédant au plus haut degré le sentiment de l’expression et de l’harmonie, sachant tirer de l’un des instruments les plus difficiles, le violoncelle, des sons semblables à ceux de la poitrine humaine, Lise Cristiani avait su se faire, avant vingt ans, la plus belle réputation musicale. Après avoir conquis, à Copenhague, le titre et le brevet de premier violoncelliste du roi de Danemark, et mérité de l’enthousiasme des Suédois le surnom de la sainte Cécile de France, elle était venue tenter la fortune à Saint-Pétersbourg. Mais à cette époque un deuil de cour enveloppait de son silence la ville et l’empire, et la belle jeune virtuose, déçue pour la première fois, s’était lancée résolument en pleine Sibérie, avec son fidèle Stradivarius, une grosse femme de chambre russe et un