Page:Le Tour du monde - 08.djvu/124

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fais-moi le plaisir de m’apprendre à quel endroit de la vallée de Lares correspond ce village d’Occobamba ?

— En prenant à travers les cerros et marchant tout droit, vous arriverez au village de Quillca.

— Et du côté de la vallée de Santa-Ana ?

— Vous tomberez juste entre Yanamanchi et Pabellon-Pata.

— Mon intention est de longer, jusqu’à sa dernière estancia habitée, cette vallée d’Occobamba que je ne connais pas encore, puis ensuite d’entrer dans la vallée de Santa-Ana. Combien trouverai-je d’estancias en chemin ?

— Sept, à partir de ce village.

— Et la distance du trajet ?

— Vingt-cinq lieues jusqu’à l’hacienda de la Lechuza, soit deux jours de marche.

— Est-ce là que nous prendrons la route de Santa-Ana ?

— C’est là ; au delà de la Lechuza on ne trouve plus d’endroit habité, et vous seriez obligé de passer la nuit en plein air. Donc, en quittant la Lechuza, nous monterons vers les hauteurs qui séparent Santa-Ana d’Occobamba, et nous descendrons avec la rivière d’Alcusama au village de Chaco. »

L’auteur faisant une soupe, à Occobamba.

Décidément, pensai-je, l’alcade a eu raison de me vanter son protégé. Cet homme est un véritable dictionnaire géographique.

« À demain de bonne heure, » dis-je à l’Indien en lui donnant deux réaux de llapa ou bonne-main, qui me valurent force remercîments accompagnés de révérences.

L’homme se retira, me laissant en tête-à-tête avec l’alcade. Comme nous n’avions rien d’intéressant à nous dire, après avoir échangé quelques monosyllabes et quelques bâillements, chacun de nous alla s’étendre sur son grabat. J’ignore si le sommeil de mon compagnon fut