L’évêque habite à Mangalore. Mangalore est aussi le siége d’un évêché catholique. Le gouvernement anglais entretient cet évêque et les missions catholiques qui dépendent de lui. Ces missions sont desservies par des carmes et des capucins.
Les Indiens qui habitent les environs de Mahé sont soumis aux maîtres dont ils cultivent les terres. Les Nayrs avaient le privilége de pouvoir posséder et de transmettre leur héritage.
La compagnie des Indes françaises était autrefois maîtresse de Gestapour. Cette ville est très-importante, parce qu’elle communique par de bonnes routes avec l’intérieur de la presqu’île. La rivière, sur laquelle est située la ville, est navigable pour les bâtiments d’un port assez considérable ; elle fait au jourd’hui un grand commerce d’huile de coco et d’huile de sésame.
IV
Lorsqu’on arrive du sud sur la rade de Goa, on passe d’abord devant les îles Saint-Georges.
Le bras de la rivière de Goa qui débouche au sud se nomme Marmagon ; il s’ouvre bientôt aux regards des voyageurs, mais les terres sont généralement embrumées et il est difficile de bien distinguer les accidents de terrains. De grands édifices couronnent les sommets et tout annonce qu’une nation puissante avait fait de Goa sa capitale. Le couvent del Cabo est un des mieux conservés de ces édifices ; il est situé à l’extrémité de l’île de Salsette, sur laquelle est bâtie Goa et qui est séparée de la grande terre par la rivière de Goa et l’embranchement du Marmagon : plus au nord, le phare domine le mouillage de l’Aguada, et plusieurs chapelles attestent la ferveur des premiers Portugais qui s’établirent sur ces côtes.
De longues lignes de forts armés de canons rouillés couronnent le mouillage de l’Aguada, mais tout cet appareil militaire n’est plus à la hauteur des attaques d’aujourd’hui.
La rivière de Goa se fraye difficilement un passage entre la pointe du Cabo et un morne nommé le Bardez qui la limite du côté nord ; d’autres fortifications toutes aussi impuissantes que celles de l’Aguada, couvrent le morne du haut en bas ; les batteries du Cabo devaient croiser leurs feux avec celles du morne.
La rivière est encombrée depuis longtemps par une barre que traverse plusieurs canaux où la mer brise quand il fait mauvais temps ; cette barre est un ob-