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VOYAGE DE L’OCÉAN PACIFIQUE À L’OCÉAN ATLANTIQUE, À TRAVERS L’AMÉRIQUE DU SUD,
PAR M. PAUL MARCOY[1].
PÉROU.
SEPTIÈME ÉTAPE.
D’ECHARATI À CHULITUQUI.
Le désastre de Pachiri. — Où le lecteur reconnaîtra avec l’auteur l’impossibilité de s’occuper de botanique. — Les rapides de Yaviro. — L’orateur de Saniriato. — Le rapide de Sintulini. — Mort de Fray Juan Bobo. — Où le lecteur apprendra de quelle façon un capitaine de frégate et son lieutenant perdirent leurs chemises tout en gardant leur présence d’esprit. — Date obolum Belisario. — Histoire d’un double bonnet de coton. — La Justice et la Vengeance divines poursuivant le Crime. — De Charybde en Scylla. — Un chef d’expédition scientifique suspendu par les aisselles. — Le rapide de Tunkini. — Description d’une gorge ou cañon. — Brusque passage des ténèbres à la lumière. — Les parties planes de l’Amérique.
Nous nous rembarquâmes et prîmes le large. Deux
petites îles de cailloux et de roseaux vinrent barrer, à
quelques jets de flèche de Manugali, le lit de la rivière.
Nous enfilâmes l’étroit canal que formait l’une d’elles
avec la rive droite, bordée à cet endroit de deux ou trois
variétés charmantes de cypérus. Ce coin de paysage
avait un faux air égyptien qui eût charmé des continuateurs
de Champollion. Une douzaine de rapides qu’il
nous fallut traverser presque coup sur coup, dissipèrent
les chimères orientales que nous avions pu caresser à
l’aspect de ce joli groupe de pseudo-papyrus.
Bientôt nous nous trouvâmes à l’entrée d’une gorge étroite et sinueuse que de grands arbres abritaient à
- ↑ Suite. — V. t. VI, p. 81, 97, 241, 257, 273 ; t. VII, p. 225, 241, 257, 273, 289 ; t. VIII, p. 97, 113, 129 ; t. IX, 129 et la note 2, 145 et 161.