Page:Le Tour du monde - 10.djvu/166

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montrent généralement satisfaits de leurs agréments personnels.

Avec les dessins vulgaires dont ils font un usage habituel, ils ont pour les solennités et les jours de gala, des arabesques d’une ornementation très-compliquée, qu’ils appliquent sur leur visage et sur leur corps, par un procédé d’estampage semblable à celui qu’employaient les Étrusques pour décorer leurs vases des élégantes silhouettes qu’on y admire. À ces dessins choisis, les Conibos ajoutent quelques bijoux de perles blanches et noires (chaquiras) qu’ils se procurent dans les Missions de Sarayacu et de Tierra-Blanca. Ces bijoux qu’ils façonnent eux-mêmes, consistent en pendants d’oreilles et en un collier-cravate qui emboîte le cou et descend sur la poitrine à l’instar d’un rabat presbytérien. Les femmes portent des colliers de ces mêmes perles, et y suspendent une pièce d’argent, une médaille en cuivre, ou à défaut de métal, quelque phalange de singe hurleur (simia Belzebuth). Les deux sexes portent encore aux poignets et aux jambes, des bracelets de coton tissés sur le membre même et bordés de petits crins noirs, de dents de singe ou du poisson huamouï (maïus osteoglossum), aux larges écailles de carmin et d’azur.

Femme conibo tissant.

Parmi les hommes de cette nation, ceux qui vont une fois par an dans les Missions voisines, échanger contre des haches, des couteaux et des perles, les tortues qu’ils pêchent, la graisse de ces amphibies qu’ils préparent ou la cire qu’ils peuvent recueillir, ces hommes, ont rap-

Femme conibo fabriquant des poteries.