dans l’espace occupé par la mer de Tartarie ; la Cochinchine occupe tout le continent Indien, deux vastes golfes coupent l’Afrique en deux parties réunies par un isthme, enfin l’Europe placée dans une position moins septentrionale n’est plus qu’une bande de terre sans profondeur. Le troisième continent, celui du sud et le plus vaste, est appelé la Contrée des Perroquets. Ces oiseaux venant en Chine de la Malaisie, il est évident que le géographe a fait une seule terre de la Nouvelle-Guinée, de l’Australie et de toutes les îles des groupes Océaniens. Les Chinois donnent aux Anglais le nom de In-Ko, aux Français celui de Fa-Ko, aux Russes celui de Go-lo-ssô. Ils n’ont pas idée de l’importance relative des différentes nations de l’Europe, qu’ils ont confondues longtemps dans le même mépris. La guerre de 1860 a sans doute changé leur manière de voir.
Les Russes se sont réservé jusqu’ici le monopole des communications par terre entre l’Europe et l’empire chinois ; aucun agent européen, autre que les leurs, n’a encore pu traverser ces espaces inhospitaliers.
Avant le traité de 1858, qui a ouvert la Chine, les communications se bornaient entre les deux empires, par suite de la défiance habituelle du gouvernement chinois, à une grande caravane qui partait tous les deux ans seulement de Kiachta, sur l’extrême frontière de la Sibérie ; elle était convoyée par les Mongols, et des marchandises, russes ou européennes, étaient consignées à des négociants chinois de la ville de Kalgan, à la frontière de l’empire du Milieu. Aucun trafiquant russe ne pouvait pénétrer en Chine.
Dans ces dernières années, depuis la conclusion du traité qui consacrait la liberté du commerce, les rapports entre ces deux pays ont pris plus de développement, et les marchands sibériens accompagnent eux-mêmes leurs draps, leurs tissus et leurs fourrures jusqu’en Chine, où ils les échangent contre les produits du pays.
Ce commerce, plus facile et plus direct que celui que font les nations occidentales par les mers du Sud, tend à prendre une grande importance.
Le ministre de France, à Pékin, comprit qu’il y avait