RELATION DE VOYAGE DE SHANG-HAÏ À MOSCOU,
PAR PÉKIN, LA MONGOLIE ET LA RUSSIE ASIATIQUE,
Rien de plus singulier que les attelages à la mongole, qui entraînaient nos voyageurs sur la surface du désert.
Qu’on se figure une longue barre de bois de quatre mètres de long attachée à l’extrémité des deux brancards par des nœuds de solides courroies. Cette barre est mobile et peut se lever à quarante centimètres au-dessus des brancards, grâce à une longueur de courroies qu’explique cet usage. Dès que cette opération est faite, la caisse de la voiture portant à terre et le voyageur se tenant solidement à son banc, deux cavaliers mongols arrivent au galop, font reculer habilement leurs chevaux dans l’angle droit formé par la barre d’attelage, les brancards et la caisse de la voiture, soulèvent cette barre qu’ils placent entre leurs caisses et l’étrier de leurs selles, et pesant dessus de tout leur corps, partent à fond de train au travers des steppes.
Quelquefois, quand le terrain est difficile, deux autres cavaliers attachent une corde aux deux extrémités de la barre et la tirent d’une main, tandis que de l’autre ils guident leurs montures.
Quand on veut s’arrêter, les postillons mongols font dérober leurs chevaux sur le côté, les brancards portent
- ↑ Suite. — Voy. t. IX, p. 81, 97, 113 ; t. X, p. 33, 49, 65, 81, 97, 289 et 305.