RELATION DE VOYAGE DE SHANG-HAÏ À MOSCOU, PAR PEKIN, LA MONGOLIE ET LA RUSSIE ASIATIQUE,
PROMENADE DANS PÉKIN. — LA VILLE TARTARE.
Nous avons embrassé l’ensemble de Pékin du haut de ses impuissants remparts ; descendons maintenant dans la ville : nous y trouverons des monuments grandioses et des points de vue pittoresques.
Cette grosse tour carrée qui domine les murs du sud-est, auxquels elle est adossée, c’est l’ancien Observatoire des jésuites.
Elle fut construite jadis pour l’usage des astronomes chinois : au dix-huitième siècle, le P. Verbiest, président du tribunal des mathématiques, détermina l’empereur Khang-hi à remplacer les instruments indigènes par d’autres plus grands et plus compliqués, qui furent fabriqués à Pékin, sous la direction des jésuites et d’après les principes de l’astronomie européenne.
Quand les jésuites furent expulsés de l’empire, l’Observatoire fut abandonné, aucun savant du pays n’étant de force à leur succéder. Depuis plus d’un siècle que l’établissement est placé sous les scellés impériaux, rien n’a été changé de place. Une lourde porte en bois vermoulu conduit dans une petite enceinte placée à la base des remparts, entourée de bâtiments dégradés, et plantés d’arbres deux fois centenaires. C’est là que demeure
- ↑ Suite. — Voy. t. IX, p. 81, 97 et 113.