RELATION DE VOYAGE DE SHANG-HAI À MOSCOU,
PAR PÉKIN, LA MONGOLIE ET LA RUSSIE ASIATIQUE,
VIE ET MŒURS.
On connaît déjà la distribution et l’aménagement intérieur d’un palais ou fou chinois : plus de la moitié du terrain est occupée par des allées, des cours, des jardins ; on y voit des rocailles, des ponts rustiques, des viviers avec des gouramis[2] et des poissons rouges, des volières peuplées de paons, de faisans dorés et de perdrix du Pe-tche-li, et surtout de nombreuses jarres de porcelaine ou de terre cuite peinte et vernie, contenant des arbres en miniature, des vignes, des jasmins, des plantes grimpantes et des fleurs de toute espèce. La chambre principale du rez-de-chaussée est ouverte du côté du jardin ; une cloison en treillis à jour forme la séparation du salon et de la chambre à coucher. Le rez-de-chaussée comprend la salle à manger, la cuisine et quelquefois une salle de bain. Quand il y a un étage supérieur, appelé leou, il contient des chambres et des magasins ; la salle d’entrée est invariablement consacrée aux ancêtres et aux génies de la famille. Dans chaque pièce, on retrouve le kang, qui sert à la fois de lit, de canapé et de siéges dans tout le nord, et des nattes épaisses qui garnissent le plancher. Les meubles proprement dits sont en petit nombre : quelques chaises ou tabourets en bois dur sur lesquels on pose des coussins, une petite table en laque rouge, un brûle-parfum et des chandeliers en