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Vue de la baie de la Madeleine. — Dessin de Foulquier d’après l’atlas des voyages de la corvette la Recherche.


LE SPITZBERG,


PAR M. CHARLES MARTINS[1].


1838-1839. — TEXTE INÉDIT.




Flore du Spitzberg. (Suite.)

Le nombre des phanérogames du Spitzberg, qui ne monte qu’à 93, est extrêmement restreint. En effet, l’Islande, située sous le 65e degré de latitude, et dont la superficie est beaucoup plus petite, en renferme 402. En allant vers le sud, la proportion augmente rapidement, puisque l’Irlande, plus petite également que le Spitzberg, en nourrit 960. Les végétaux de cette île sont donc les enfants perdus de la Flore européenne, ceux de tous qui résistent le mieux au froid, ou plutôt, puisque la neige les recouvre en hiver, ceux qui peuvent vivre et fleurir avec la plus petite somme de chaleur.

Des quatre-vingt-treize phanérogames du Spitzberg, une seule espèce est alimentaire ; c’est le Cochlearia fenestrata, dont trois congénères, Cochlearia officinalis, C. danica et C. anglica, habitent les côtes de l’océan Atlantique. Ces plantes, renfermant un principe âcre et amer, sont employées en médecine comme antiscorbutiques, mais ne servent pas d’aliment. Au Spitzberg, vu l’absence de chaleur atmosphérique, ces principes se développent si peu, que le cochléaria peut être mangé en salade, précieuse ressource pour les navigateurs ; car ses propriétés antiscorbutiques, quoique affaiblies, n’en subsistent pas moins, et préviennent une affection que le froid, l’humidité, l’usage de viandes salées et la privation de végétaux tendent à développer. Les graminées sont la principale ressource des rennes, le seul animal herbivore qui habite le Spitzberg.


Végétaux phanérogames du Spitzberg.

Ranunculaceæ. Ranunculus glacialis, L. ; R. hyperboreus. Rottb. ; R. pygmæus, Wbg. ; R. nivalis, L ; R. sulfureus, Sol. ; * R. arcticus, Richards.

  1. Suite et fin. — Voy. la note de la page 1.