nerait accès vers une contrée absolument nouvelle. Et
c’est même le seul point d’attaque de cette région qui a
été garantie jusqu’à présent contre les tentatives des
Européens moins par l’insalubrité de son climat que
par les difficultés presque insurmontables qui résultent
de l’absence complète de routes, et surtout de
moyens de transport.
Je terminerai cette notice sur le Gabon par une question : Que faire d’un pays qui n’a aucune production régulière ? Son commerce d’ébène, de bois de teinture et
Jeune féticheur du lac Jonanga. — Dessin de Émile Bavard d’après une photographie de M. Houzé de l’Aulnoit.
d’ivoire n’a pas une grande importance ; il ne peut en
acquérir qu’en déterminant un épuisement plus rapide,
puisqu’il détruit et ne répare pas. Essayer d’y introduire
quelque culture industrielle, le coton, par exemple,
c’est céder, je le crains, à une généreuse illusion ;
le travail européen est impossible sous un pareil climat,
et le travail indigène est nul. Peut-être cependant pourrait-on
malgré ces mauvaises conditions tirer parti des
ressources naturelles du pays, de ses belles plantes
oléagineuses surtout. En encourageant la multiplication
de ces arbres précieux, on obtiendrait des indigènes
le seul effort qui paraisse compatible à leur nature,
celui de récolter chaque année sans avoir cultivé.