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C’est une illustre maison que cette famille des Piccolomini, qui donna d’abord à l’Église Pie II (Enea Silvio), l’un des premiers littérateurs de son temps, auteur d’histoires et d’oraisons écrites dans une élégante latinité. Son neveu, Pie III, amateur généreux et intelligent des beaux-arts, aurait peut-être laissé, s’il eût vécu plus longtemps, son nom au siècle qui a pris celui de Léon X.

Palazzo Buonsignori. — Dessin de H. Catenacci d’après une photographie.

À cette même famille appartenait Ascanio Piccolomini, archevêque de Sienne, célèbre par l’amitié de Galilée et par l’hospitalité qu’il donna dans sa propre maison à l’infortuné vieillard lorsqu’il sortit des cachots de l’Inquisition. Il tâcha de lui faire oublier, par son amitié pleine d’égards, les persécutions qu’il venait de subir à Rome, et le philosophe put tranquillement reprendre chez le prélat le cours de ses études favorites, entouré de respect et comblé de courtoisies, que, dans ses lettres, il appelle inexplicables ! En effet, Galilée, condamné par Rome, recevant l’hospitalité et même fêté par un archevêque, c’était là un fait non-seulement inexplicable, mais à peu près impossible ailleurs qu’à Sienne.

B. Costantini.

(La fin à la prochaine livraison.)