cérémonies, celle du mariage par exemple, est une coiffure d’environ quarante centimètres de hauteur, composée d’une forme en cuir très-large du haut, plate, recouverte d’un drap ou d’une étoffe rouge, où sont attachées par rang des chaînettes en or et en argent, terminées par de petites plaques en losange. Sur le haut de la coiffure sont rangées des pointes et des boules qui la font ressembler à une couronne. Aux deux extrémités est fixé, en manière de voile, un pardessus en soie jaune ou vert, brodé en soie de couleurs voyantes et tombant sur le dos. La broderie en est faite à l’aiguille. Deux femmes mettent trois mois pour confectionner un pardessus de ce genre. Toutes les fois que les femmes sortent, elles mettent ce voile ou un autre moins travaillé, de façon à ce que leur tête se trouve engagée dans l’entrée de la manche du vêtement formant capuchon, le tout rejeté en arrière.
Dans tous ces costumes le rouge, le jaune et l’amarante dominent.
Lorsqu’une douzaine de femmes vont ensemble chercher de l’eau, le cliquetis produit par les bijoux qui se heurtent, ressemble assez au bruit des sonnettes d’une caravane de mulets.
Souvent on voit des femmes dégoûtantes de malpropreté, en guenilles, ne possédant qu’un petit sac de blé pour subvenir aux besoins de leur famille, n’ayant pas de quoi se couvrir la nuit, mais chargées de parures, dont elles ne se séparent pas même pour dormir, et qu’elles ne mettent en gage qu’à la dernière extrémité, lorsque leur mari les y contraint.
Les hommes ne portent pas le moindre ornement, sauf les jeunes gens qui se parent quelquefois d’une cornaline, montée en manière de broche et servant à fermer le col de la chemise.
Campement des Salors (voy. p. 242). — Dessin de A. de Bar d’après un croquis de M. de Blocqueville.
Les enfants, en hiver comme en été, ne sont vêtus que d’une chemise en soie ou en coton, couverte aussi de plaques d’argent ou d’autres objets, selon la fortune des parents. Les garçons sont rasés ; on ne leur laisse que deux mèches sur les côtés, une troisième sur le haut de la tête, et au-dessus et derrière les oreilles une mèche de cheveux quelquefois tressée. Leur coiffure se compose d’une toque brodée, au sommet de laquelle est une plaque en argent, surmontée d’un cylindre destiné à maintenir une aigrette de plumes ; autour de la plaque sont suspendues des chaînettes d’argent, terminées par des plaques de même métal. Les garçons portent cette coiffure jusqu’à dix ans environ.
Les filles ont un costume à peu près semblables à celui des garçons, mais leur chemise descend jusqu’aux pieds. Elles sont aussi rasées : on leur laisse deux mèches sur les tempes et une troisième qui, du haut de la tête, tombe sur le cou ; à l’âge de douze ans, on laisse pousser tous leurs cheveux. Leur coiffure ne diffère de celle des garçons que par des cordons et des glands en laine ou soie noire, fixés à la toque et tombant sur les épaules et le dos ; elles gardent cette coiffure jusqu’à quinze ou dix-sept ans, ainsi que quelques bijoux ou ornements.
La race est très-mêlée. Des prisonniers de différents pays voisins, tels qu’Afghans, Persans, etc., ont fini par se faire naturaliser et se sont mariés dans le pays ; puis on introduit sans cesse dans la population des femmes prises à l’étranger, soit dans la Boukharie, soit en maraudant sur le territoire persan ou de Hérat.
Quoi qu’il en soit, le type turcoman est si marqué qu’il est facile, à première vue, de distinguer si un individu a du sang mêlé.
On peut compter en moyenne trente mille tentes chez les Tekkés ; chaque tente contient une famille, c’est-à-dire un homme, une femme, quelquefois deux et des enfants. Il arrive aussi qu’une tente sert à plusieurs hommes non mariés. Comme ces peuplades sont toujours en guerre, et la mortalité y étant grande, la population n’augmente pas d’une façon sensible.
Les Akhals, près de la frontière du Khorassan et aussi nombreux que les Tekkés de Marv, les Tédjens sur le cours d’eau qui porte ce nom, et les Tekkés, sont de même race. Ces peuplades ne peuvent, à cause de l’éloignement où elles sont les unes des autres, faire leurs excursions ensemble, mais elles se prêtent quel-