Aci-Castello. — Dessin de Saglio d’après une photographie de M. Paul Berthier.
LA SICILE ET L’ÉRUPTION DE L’ETNA EN 1865.
RÉCIT DE VOYAGE PAR M. ÉLISÉE RECLUS[1].
CATANE, CENTORBI, AGOSTA, SYRACUSE.
Les Catanais se vantent d’être les plus aimables des Siciliens, et, si je dois en juger par ma propre expérience, je suis fort porté à croire qu’ils ont raison. J’ai rarement vu gens plus serviables, plus avenants, plus désireux d’acquérir une bonne renommée de complaisance et d’hospitalité. En qualité d’étranger, j’étais reçu partout avec une extrême obligeance, je trouvais toutes les portes ouvertes devant moi. À peine étais-je à Catane depuis vingt-quatre heures, que déjà quelques personnes m’avaient arrangé une petite vie très-agréable en mettant obligeamment à ma disposition leurs livres, leurs journaux et surtout leur temps et leur conversation. D’où vient cette amabilité proverbiale des habitants de Catane ? Je l’ignore : quoi qu’il en soit, les Catanais sont fiers de leur bonne réputation et cherchent d’autant plus à la mériter. Il semblerait qu’ils sont aussi moins jaloux que les Palermitains, car leurs femmes et leurs filles ne craignent point de se hasarder dans les rues, la tête à demi cachée par une gracieuse mantille de soie noire, rattachée au-dessous du bras droit. De loin,
- ↑ Suite et fin. — Voy. pages 353, 369 et 385.