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Page:Le Tour du monde - 18.djvu/21

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de son pied, ne contracte pas la maladie que l’on désigne sous le nom de piétin et qui se manifeste chez lui lorsqu’on le fait séjourner dans les pays bas et marécageux.

On prétend ordinairement que sur la grande terre le mouton vient mal ; aussi ne s’y livre-t-on pas à l’élevage de cet animal si productif. Je crois que cette opinion est erronée et que le manque de réussite provient de ce qu’on a mal étudié la question. On avait choisi pour les premiers essais des endroits humides et mal
Mission de la Conception. — Dessin de E. Dardoize, d’après l’album de M. le lieutenant Testard.
aérés. On attribuait surtout la mortalité de ces animaux à la présence d’une certaine graminée (andropogon austro-caledonicum) très-abondante en Nouvelle-Calédonie. Cette plante, lors de la maturité des épis, présente des soies assez rigides pour pénétrer à travers la peau des moutons. Cependant sur l’île Ducos, où les animaux de la
Mission de Saint-Louis. — Dessin de E. Dardoize, d’après l’album de M. le lieutenant Testard.
race ovine se propagent si bien, comme nous l’avons la seule herbe est l’andropogon austro-caledonicum.

Du reste, il est facile de neutraliser à peu près entièrement l’action de cette herbe par un procédé peu coûteux : jeune, c’est une excellente nourriture pour les troupeaux ; ce n’est que lorsqu’elle porte la graine revêtue d’une barbe pointue et rude qu’elle est nuisible ; mais à ce moment la plante est sèche et s’enflamme facilement, il suffit donc alors d’incendier les prairies qui la contiennent. Le feu détruit les graines, et quel-