Le lendemain nous nous mîmes en route à la pointe
du jour. Vers midi nous arrivions à Yer-Keupru, ce
qui veut dire, en turc : « Pont Naturel. » En effet, le
Déghermen-Dère, qui n’est là qu’un petit torrent,
y coule pendant une centaine de mètres sous la montagne.
Aux environs sont de nombreuses sources minérales,
généralement ferrugineuses, dont les sels calcaires se
déposent en formes curieuses le long des roches, des
arbustes et des herbes, sur les bords des ruisseaux.
A Yer-Keupru, je fus oblige de laisser en arrière mon domestique, faute de pouvoir me procurer un cheval pour mes bagages, celui qui les avait portés jusqu’à cette station étant retourné à Trébizonde avec le catterdji qui me l’avait loué. C’est un grave inconvénient de ne pas être le propriétaire des chevaux qu’on emploie dans un pays où il est si difficile d’en louer à volonté.