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contre l’éperon du causse de Sauveterre, pénètre dans le cagnon, qu’il va suivre sur un parcours de 50 kilomètres. À droite, plaqué contre l’abrupt talus du Causse, est le joli manoir ou château, restauré, de Rocheblave, bâtiment rectangulaire, couronné de mâchicoulis et dominé par des roches effilées en forme de fuseau et hautes de 50 mètres. Sauf dans le fantastique barranco Mascun ou de Rodellar des petites Pyrénées Espagnoles, nulle part je n’ai vu d’aussi fines colonnettes de rocher.

Le château dépassé, on se trouve dans une véritable solitude : à droite sont des talus d’éboulements assez laids et tristes malgré leurs vignes plantées en terrasses et leurs bouquets d’arbres fruitiers ; au-dessus sont des broussailles : plus haut, la muraille du fronton du causse. À gauche, au contraire, se dressent de grandes falaises, bordées de bois ou plongeant à pic dans la rivière, et d’un bel aspect. Sans cesse d’ailleurs le tableau se modifie.

Castelbouc (voy. p. 278). — Dessin de Vuillier, d’après nature.

Sur la rive gauche, perché sur une table de rocher qui domine de plus de 20 mètres le lit du Tarn, se montre un moulin à eau, mis en mouvement par la grosse source de Pelatan ; plus loin, après avoir dépassé un éperon du causse Méjan, on découvre tout à coup les maisons blanches et le vert ravin de Montbrun, arrosé par deux belles fontaines. Un pont (1884) conduit au village, et une route de voitures conduisant à Flore montera un jour par le petit ravin sur le causse Méjan, lorsque le village d’en bas aura pu s’entendre avec le village d’en haut. Vu de la route, Montbrun,