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connaît pas bien cette partie des gorges lorsqu’on l’a vue seulement de la route. Une merveille signalée par le père Louvrelœil m’a complètement échappé : « Le long de la rivière du Tarn, dit-il, on trouve un grand et gros arbre qui a les racines en haut, le tronc, les branches et les feuilles en bas ; parce qu’il sort d’une crevasse du plafond d’une grotte fort haute[1] ». C’est pourtant, il semble, entre Castelbouc et Sainte-Énimie que devrait se trouver ce phénomène. Au delà de Castelbouc nous laissons la barque, et à onze heures nous déjeunons à Blajoux.

Moulins de Saint-Chély (voy. p. 286). — Dessin de Vuillier, d’après nature.

Dans l’après-midi, après avoir été flâner dans le ravin de Montbrun, nous repartons à trois heures ; en vingt minutes nous sommes au moulin de Prades, nous changeons de barque, et à cinq heures du soir je suis de retour à Sainte-Énimie, ravi de ma belle promenade[2].


III. De Sainte-Énimie à la Malène.


Les touristes prennent généralement Sainte-Énimie comme point de départ de la descente en bateau. Ce n’est pas absolument nécessaire, puisqu’il y a un excellent chemin muletier sur la rive gauche de Sainte-Énimie à Saint-Chély du Tarn, et que traversant ensuite le Tarn en bateau, on pourrait continuer à pied sur la rive droite jusqu’à la Malène ; mais on verrait mal toute cette partie du trajet et, loin de conseiller d’abréger la course en bateau, je conseillerais plutôt de l’augmenter, en partant, non de Sainte-Énimie, mais de Castel-

  1. P. 66, ouv. cité.
  2. Prix du trajet : 15 fr.