Page:Le Tour du monde - 52.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les environs de Saint-Georges abondent en dolmens et en grottes préhistoriques. Les dolmens portent ici les noms de lou géoyon (le géant) et de peyrogéoyondo (pierre géante). D’après les recherches de M. l’abbé Solanet, qui a fouillé plusieurs de ces mégalithes, on en compterait, encore aujourd’hui, plus de quatre-vingts dans un rayon peu étendu.

Entrée du Détroit (voy. p. 292). — Dessin de Vuillier, d’après nature.

Après un arrêt assez long à l’auberge, nous partons à l’est pour rentrer à la Malène. Arrivés au Mas-Rouge, sur le bord du causse, je monte avec mon compagnon au point coté 916 mètres. Là nous sommes au centre du cirque des Baumes. À mes pieds, je dirai presque sous mes pieds, s’ouvre et se développe de chaque côté l’immense hémicycle ; en amont sont les Baumes-Hautes et le Détroit : en aval, les Baumes-Basses et le chaos du pas de Soucy ; plus loin, au sud, jusqu’à la rencontre du causse Noir, se profilent les hautes falaises crénelées du cagnon. Comme hardiesse de ligne, c’est beau ; comme couleurs, c’est éblouissant.

En fermant les yeux, je revois nettement ce magnifique spectacle ; mais le décrire m’est impossible ; je ne trouve qu’un seul mot : c’est une merveille.

Après avoir descendu le Tarn en bateau, c’est là qu’il faut venir le revoir.

Je restai sur le mamelon du Mas-Rouge près d’une demi-heure, regardant et regardant encore. Puis je me décidais à regret à partir lorsque Paradan me dit tout à coup : « Monsieur, c’est ça qui est bien f… ! — Ma foi, oui » lui dis-je, et nous partons.

Le chemin jusqu’à Coquenas s’éloigne peu du fron-