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VLADIVOSTOK[1] (PAGE 196).


DE PÉKIN À PARIS[2],

LA CORÉE — L’AMOUR ET LA SIBÉRIE,
PAR M. CHARLES VAPEREAU.


IV

Fou-Sane (suite).



Il fait un temps superbe, nous retournons à terre dans la matinée. Il y a beaucoup de monde dans les rues et dans les magasins ; les fêtes sont terminées et chacun s’est remis au travail.

HANE, NOTRE DOMESTIQUE CHINOIS[3]

Les Coréens aiment les vêtements de couleurs très claires. Les mandarins portent de la soie légère, généralement bleu tendre. Mais comme ils se croiraient déshonorés de se servir de leurs dix doigts pour autre chose que pour écrire, ils conservent leurs habits assez propres. Il n’en est pas de même des gens du peuple, qui sont habillés invariablement de toile blanche, quel que soit leur métier, et qui ne changent guère de vêtements que quand ceux qu’ils portent les quittent. Il est inutile, je crois, d’insister sur l’aspect que présentent la plupart des Coréens qui n’ont pas l’honneur d’appartenir à la classe aristocratique des lettrés.

C’est la forme du chapeau, en crin noir tressé, qui indique le rang social : celui des mandarins est un tronc de cône, celui des simples particuliers une demi-sphère. Une autre coiffure assez originale est celle que portent les hommes en deuil de leur père ou de leur mère. Elle consiste en une vaste cloche en fin bambou, recouverte de papier huilé. Cette cloche peut avoir jusqu’à 50 centimètres de profondeur et 80 de largeur. Au cou est attachée une petite pièce de toile carrée, de la grandeur de nos mouchoirs, munie, aux deux angles d’en bas, de deux baguettes en bois. Le Coréen en grand deuil ne doit pas laisser voir sa figure pendant trois ans, et lorsqu’il rencontre quelqu’un, il doit s’empresser de saisir de chaque main une des baguettes et de relever le carré de toile à la hauteur de ses yeux.

Les Coréens sont, en général, d’assez beaux hommes, aux traits réguliers, à la figure énergique. Leurs cheveux sont noirs ; ils doivent les porter séparés par une raie sur le milieu de la tête et tressés en une longue natte qui pend par derrière comme chez les jeunes filles en Chine, jusqu’à leur mariage. Après cette cérémonie, les cheveux sont relevés en chignon sur Le sommet de la tête.

  1. Dessin de Weber, gravé par Privat.
  2. Suite. — Voyez p.177.
  3. Gravure de Bazin, d’après une photographie.