BAUME-LES-MESSIEURS[2]
la suite d’une étude
que je fis sur le Jura
français, étant au régiment,
en 1892, dans le
but de préparer un
voyage pour l’été suivant,
je me décidai à
explorer à fond la grotte
de Baume-les-Messieurs,
dont on ne connaissait
qu’une faible
partie.
L’été 1893 arrivé, je me rappelai mes plans séduisants, et, accompagné de mes amis André Pavie, avocat à la Cour d’appel de Paris, et René Barreau, je me rendis à Baume, avec tout le matériel nécessaire pour une ou plusieurs explorations de grottes.
En quittant le chemin de fer à la gare de Domblans-Voiteur (la plus proche de Baume), pour aller à Baume, on traverse l’important bourg de Voiteur, dominé par la haute falaise de Château-Chalon (Castrum Carnonis) et au débouché de la vallée de la Scille, à l’extrémité de laquelle s’étend la plaine de « Val de Voiteur ». Sur les flancs de la montagne on distingue le château de Saint-Martin au milieu d’un fouillis de verdure, puis, plus loin, Ménétru et Blandans. Les beaux arbres fruitiers qui entourent les maisons, les eaux claires de la Seille qui serpente à travers le village, rendent le séjour de Voiteur des plus agréables.
En sortant de Voiteur on a une belle vue sur Château-Chalon, pittoresquement situé au bord même du plateau de l’Heute, le premier escarpement du Jura en venant de la plaine de la Saône. Le village est à 223 mètres au-dessus du lit de la Seille et à 467 mètres au-dessus du niveau de la mer. On y fait un vin connu, se conservant assez bien, et imitant fort le madère. L’église contient, dit-on, les reliques de saint Just, archevêque de Lyon. On y voit un groupe de marbre blanc