Page:Le Vavasseur - Juvenilia, Lemerre, 1888.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Je ne prévois point d’aigle ou même d’alouette
Qui puisse sur son aile emporter le poète
            Au ciel de l’immortalité
Et le Saumaise à qui j’amasse des tortures
Pourra me présenter aux critiques futures
            Honteux comme un ressuscité.

Mais si, génie insctit aux fastes de l’Histoire,
Quelque Le Vavasseur approche de la gloire,
            Plus près que ses deux devanciers,
Peut-être, en nous trouvant au milieu des décombres
Du passé, fera-t-il accueil à nos deux ombres
            Avec des sourires princiers.

Nicolas, ce jour-là, ma Muse réveillée
Ira, hors de la tombe et comme émerveillée,
            Se joindre au cortège du Roi
Et, — les poètes font toujours bonne mesure, —
Le Roi nouveau saura me rendre avec usure
            Ce qu’aujourd’hui je fais pour toi.

(1846–1887).