Et je t’ai vu, bonhomme, à la tête d’un livre,
Au milieu des lauriers inhumé pour revivre
Côte à côte de Scudéry.
C’est au commencement de l’Histoire normande
De l’abbé Du Moulin. Dans ta vanité grande
Tu l’appelles : « Mon cher ami » ;
Au frère en Apollon tu promets la couronne
De l’immortalité, c’est lui qui te la donne
Et te rend célèbre à demi.
Quel autre qu’un « pays » t’eût rendu ce service ?
Je crois qu’à Maneval, assez gros bénéfice,
La broche a tourné devant toi
Et, quand je t’aperçois goguenard sous ton masque,
Je me dis : Ce doit être un bas-Normand fantasque
Comme Jean de Falaise et moi.
N’étant pas comme toi pressé par la famine,
Je n’ai point attardé ma Muse à la cuisine.
Chante-t-elle mieux pour cela ?
J’ai fait de mauvais vers, presque en sortant de naître,
J’en fais et j’en ferai de pires et peut-être
Deux ou trois bons par ci par là.
Page:Le Vavasseur - Juvenilia, Lemerre, 1888.djvu/90
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