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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/431

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Le uoyage des Princes


offre ? CA v A L I R E E. Madame, eſtant à vous ie n’ay plus rien à moy, tout vous reuient, par quoy m’eſtant donné à vous, il eſt en vous de diſpoſer de moy & de mes volontez, pour les tournât à voſtre gré en faire ce que vous iugerez iuſte, donnant ou receuant, comme voſtre pru dence cognoiſtra qu’il ſera expedient pour mon bon-heur & le bien de voſtre ſeruice. CLIAMBE. A cauſe dequoy vous receuray-ie ? CAv. A cauſe de vos perfections. CLIAMBE. Ie voudrois bien — ce que vous voulez, mais auſſi ie deſirerois que vous me permiſſiez de viure auec pleine liberté de faire eſſay de voſtre affection, afin que # n’ayez point regret au don.

Ils furent interrompus de leur diſcours par l’entreuenuë des Dames, auec leſquelles, & le re—. ſte de la belle côpagnie, ils ſ’amuſerétaux autres plaiſirs, continuans de toutes ſortes ſelon que la vertu leur ſuggeroit des occaſions. Il auint que. par fantaſie d’humeur prompte, Caualiree ſ’eſtät deſtourné vers vne feneſtre, ſe mit à entretenir ſes penſees & Cliambe l’y ſurprit, luy diſant : A * quoy meditez-vous mon Gentilhomme ? CAv. — Vous oſeroy-ie reſpondre, en ſurpris ou en hom me qui a penſé ſon diſcours CL1AMBE.Selon la galantiſe de voſtre cœur, & l’excelléce de voſtre amour. CAVAL. Ie vous dis donques que tâdis : que vous faictes infinistrophées des cœurs, que vous conquerez au vouloir abſolu de vosyeux, ie ſuis apres à mediter les occaſions de vous faire ſeruice, pour meriter quelque rang parmi tant devaincus qui ſouſpirentaux pieds de vos beau—. tez : Mais dites moy, ceſte magnanime occupa-