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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/133

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Le uoyage des Princes


Et puis eſtant à vous, & aſſeuré qu’il vous eſt agreable, ie ſuis tout cōſolé. Lofnis. Voſtre propre fidelité vous rendra teſmoignage de tout, & de ce que ie vous deuray, pour à quoy m’obliger plus expreſſement, ie ne vous demande ſinon que vos paroles ſoient ſans ceſſe conſentantes à la verité, & ie vo° tiēdray auſſi cher que ma vie, pourueu que la vertu vous retire aux limites de voſtre deuoir.

Le temps que les Fortunez auoient pris eſtoit pour auoir la cōmodité d’aduertir leurs amis qui eſtoient en l’iſle de Quilmalee, à ce que tout meurement deliberé, rien ne ſuccedaſt que ſelon leur deſſein, à quoy il ſembloit que tout ſe preparoit : Ce temps expiré, ils ſe preſenterent à l’Empereur pour luy declarer ce qu’ils vouloient executer pour ſon bien. Cavaliree. Sire, vous nous auez faict l’honneur de vous fier en nous d’affaires de grande conſequence, & concernantes voſtre vie, que nous tenons ſi chere, qu’il n’y a rien que nous ne vouluſſions tenter & hazarder pour la cōſeruer : & pource que nous voyons qu’il vous plaiſt vous rapporter à nous touchant ce dernier accident qui vous faſche, & met en telle triſteſſe, que voſtre ſanté en eſt incommodee : Nous vous conſeillons comme vos treſ-humbles ſeruiteurs, que vous tenant au rang de Maieſté ſuyuant voſtre couſtume, vous dreſſiez vn equipage digne de voſtre grandeur, & que façiez vn voyage au Royaume de Nabadonce en l’hermitage d’honneur, il eſt certain ſi vous le faictes, que ſans doute vous y aurez des nouuelles d’Etherine, car elle y ſera au temps meſmes que vous vous y trouue-