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Le uoyage des Princes


tifie ceux auſquels on veut du bien, & qu’on deſire honorer, & en conuoy magnifique, amena ces perſonnages deſirez à l’Empereur, lequel les embraſſant & receuant, & les voyant tous trois : Or dit-il, & lequel eſt-ce qui deffailloit pour lequel recouurer, il deuoit venir vne ſi grande armee ? Ils dirent, c’eſt celuy, Sire, qui en voudroit auoir douze, voire infinies pour voſtre ſeruice : ce diſans & à genoux, voulurent continuer quand l’Empereur les fit leuer, à ſon reiteré commandement ils ſe leuerent, & l’aiſné pour tous dit, Sire, nous ſommes venus icy vous apporter nos teſtes, leſquelles eſtans coulpables, vous ſatisferont à voſtre plaiſir : mais auſſi eſtans innocentes, ſont venus ſ’offrir à voſtre Majeſté pour auoir ceſte gloire, de vous auoir ſerui : Nous ſommes vos ſeruiteurs tres-humbles, qui n’auons iamais rien attenté, ioint que ſi cela eut eſté il y eut paru car de pauures eſtrangers ne peuuent rien faire, s’ils ne ſont pouſſez & aydez par d’autres. Si nous ſommes coulpables, Sire, que nos accuſateurs paroiſſent, & qu’eſtans confus deuant vous, nous ſoyons chaſtiez, & ſ’il ſe trouue que nous ſoyons innocens, comme il eſt vray, que nous ſoyons reſtablis à voſtre ſeruice, ou qu’il vous plaiſe nous donner vn honneſte congé, qui nous ſeruira de teſmoin de l’integrité de nos comportemens. L’Emperevr. Mes enfans vous eſtes les bien-venus, & ſ’il y a quelqu’vn qui y contrediſe, qu’il ſe preſente, ie vous en feray raiſon, ie ne veux point à ceſte heure vous traitter comme eſtrangers, mais