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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/254

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fortunez. Entreprise II.


premier : ſon humilité ſçauante fit qu’il s’excuſa, mais l’authorité de la cōpagnie & l’aueu du Roy, le mirent en ce degré, & luy firent receuoir. Ceſte bonne election faicte, le Roy receuant ces ſages de la main de tant de grands hommes, en fut fort edifié, & les acceptant dit : Ie ſuis treſ-aiſe de l’honneur que vous acquerez par l’eſtime qu’en font de vous les capables iuges de vos merites & me plaiſt vous retenir pour vous donner le gouuernement de ce qui n’eſt le plus cher, à ce que par voſtre ſoin & diligence mes enfans puiſſent acquerir tant de perfections, que lon les croye dignes reiectons de leurs anceſtres qui ont gouuerné ce Royaume, auec telle prudence que la benediction du peuple a eſté la preuue de leur bonté. Ie ne deſire pas que vous les gouuerniez auec le reſpect que vous pourriez y apporter, en conſideration de ma grandeur, & de leur qualité : Ie veux que ceſte maggificence naturelle ſoit miſe à part, à ce qu’ils ſoient inſtruicts & inſtituez nō en Princes, ains comme hommes, afin qu’ils apprennent à ſe cognoiſtre, car ils ne ſçauront que trop l’vſage de ſe glorifier de leur naiſſance, & puis eſtans rendus dociles, vous les rendrez tels que ie les ſouhaitte, vous y aduiſerez ſelon voſtre prudence. Demain Dieu aydant, nous diſpoſerons nos affaires. Apres il donna congé aux autres qu’il accompagna de preſens, courtoiſies & faueurs les laiſſant à leur liberté.