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Le uoyage des Princes


non poury voler, ny guetter les chemins, car ce n’eſt pas noſtre condition, tout ce que nous deſi rons rauir, pratiquer ou emporter d’ici eſt l’hö neur, & en telle habitude la vertu nous fait errer par le monde. Or, Sire, nous vous diſons fran chement, qu’arriuans icy aupres, nous auös paſſé par vn petit chemin peu frequenté, & là auons veules alleures d’vn Chryſofore, & eſt auenu que celuy qui nous accuſe l’ayāt eſgaré, poſſible par ſa negligence puniſſable, ou celle de ſes gens qui eſt inexcuſable, le cherchant nous en a de mandé des nouuelles, & luy auons dit ſans con trainte, des enſeignes qui le pouuoient dreſſer : Sire, ce que nous auons dit eſt vne coniecture faite ſur l’apparence offerte, & s’il eſt auenu que nous ayons rencontré à la verité, ce n’eſt pas à dire que nous l’ayons deſtourné, ou en ſoyons conſentans, & de fait nous n’auons point veu la beſte, & n’y auös point fait de faute, car nous ne voudrions pas faire tort à aucun : Auſſi ce que nous luyauös confirmé de noſtre cognoiſſance, eſtoit pour le conſoler. Sire, ſaufl’honneur deu à voſtre maieſté, il n’ya pas apparence qu’ayant fait vn ſi notable vol, le vinſions confeſſer, & hous mettre en lieu où vous auez tout pouuoir,’ilyauroit en nous trop de temerité : Ceux qui font mal cerchent les tenebres, & nous auons † en pleine lumiere, meſmes noſtre hoſte reſpondra qu’iln’a rien veu auec nous que nos petites hardes. L’EMP. C’eſt dömage mes en fans que vous vſiez voſtre gëtil eſpritàmalfaire, & à vouloir ainſi palier vos meffaits.Laiſſez cete mauuaiſe induſtrie, & vous recognoiſſez tandis qu’ilya encor lieu de grace. Le second. Sire,