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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/300

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fortunez. Entreprise II.


vne gallerie dansl’eſpoiſſeur de la muraillereſpö dant à la chambre del’Empereur, lequel ſouuent venoit par là en ce petit lieu, pour ouyr ce que les Fortunez diſoient beuuans & mangeans, & par fois apreslerepas quand ils ſe penſoient ſeuls, & qu’ils diſcouroient en leur priué.Ceſte curioſité ſuccedaàl’Empereur, & fut vn moyen des gran des fortunes qui ſont icy retracees. Vn Mecredy matin que la Lune eſtoit au ſigne de Gemini, téps propice à la † d’aucunes eſſences pro pres à la conſeruation de la ſanté à quoy les For tunez eſtoient entendus, non ſelon les vulgaires malaxations, &friuoles ſofiſmes descendriers ab ſtracteurs, ains ſuyuant les maximes des ſages qui ſont de la cabale des Ortoſiles, ſelon quoy ils fa çonnoient le magiſtere de l’agaric, s’eſtans donc relaſſez en leur ſalle pourvacquer à ceſte petite occupation, mais § &excellente, l’Empereur commanda qu’on leur portaſt vn cheureau quia uoiteſtéleué de deuant luy, & vne § de ſon bon vin : leur heure de diſner venue, ils ſe mi rent à table, & deuiſerent de pluſieurs choſes, & afin de n’eſtre entendus des vallets & ſeruiteurs, ils parlerent François, qui eſt le langage exquis entre les Princes & les ſçauans. Caualiree auec luſieurs autres diſcours en mitvn ſur le tapis, ſe † comme du premier effort de table, ils s’eſtoient ruez ſur le cheureau, & auoient ſauou ré le bon vin, & dit qu’en l’excellente practi † de paſſer ceſte bonne liqueur en l’eſtomach, il y auoitpenſé de pres, iugeant qu’encore qu’il fuſt fort delicat & gracieux qu’il luy eſtoit auis qu’il n’eſtoit pas vin pur, mais meſlé de la ſub-


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