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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/309

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Le uoyage des Princes


dōné à tels ſujets, mais ie vous declare que fe fuis fortaffectiöné de le ſçauoir, & ie n’ay qu’vn mo yen d’y paruenir, parce que luy demandant nai uemêt, elle deguiſera l’affaire & ſ’excuſera, ſi que ie n’yauiendray point : i ay imaginévn artifice où vo"me pouuézaider fauorablemét, c’eſt que i’ay penſé de feindre que i’ay de l’amour pour elle, & pourceie vous prie de luy en porter parole, luy declarant que ſi elle veut m’aymer, que ie feray tant pour elle, que ſa fortune & celle des ſiens en reſplédiront, &par m eſme moyen vous lui don nerez ce diamant en arres de ma bonne volonté.. Ie ſcay que ſi elle eſcoute, ie pourray auoir d’elle le ſecret. Auiſez döc à conduire ce fait ſelon vo ſtre prudence. DIoTIM E. Ce grand amour que vous auez à la vertu, & la grande crainte de Dieu quevous auez, fait que ie ne preſume rié de mau uais en ceſt affaire, & pource ie ne diſputeray, point en mon cœur pour ſcauoir ſi ie vous dois obeïr ou non, mais de franche volonté ie feray ce que me commādez:car ie croy que c’eſt pour vn bien, & qu’en tout il n’y aura point de mal, ceſte bonne creance m’aſſeure du tout, parquoy laiſſez moy faire. La ſage Dame eſpia le temps qu’elle trouueroit Paramiſſia à propos, & § viſiter.Apres vne viſite ou deux & Diotime ayāt preparé le diſcours, fit tomber la belle au point de luy dire; Vo° pouuezvous eſtimer la plus heu-, reuſe du möde, pour vn ſecret queie vous decla reray:L’Empereur ſcait bié queyous auez de l’af fection pour quelque ſeigneur, que chacû croid † vous eſpouſerez, mais ſi vo° voulez bië pen—. er en vous, il ſe preſentevn bien contre fortune;


L'Empereur