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Le uoyage des Princes


ceſſion, & que toutesfois elle me le mettroit entre les mains, ſi ie luy enuoyois quelqu’vn d’entre les Sages qui viuent aupres de moy, qui la peuſt deliurer de la main fatale, & ceſt ar § de Conſeil fut eſtably comme vne des loix fondamentales du Royaume de Sobare. Voi là comme tout eſt paſſé, & l’eſtat auquel nous ſommes demeurez depuis cinq ans, & ne s’eſt trouué aucun qui ayt peu remedier à ce mal, ny deliurer ceſte contree là de telle perſecution. Maintenant que ie n’y penſois preſques plus, tenant le tout comme deſeſperé, ie ſuis r’en tré en eſperance de recouurer le Miroir par voſtre moyen, & par ainſi faire du bien à ce ſte iſle tant moleſtee, & auoir du contente ment en recouurant mon bien tant deſiré. Ie vous prie d’y aduiſer : car ſi vous † & que me faeiez vn ſeruice tant ſignalé, ou tre la gloire qui vous en aduiendra, vous obli gerez vn Empereur qui ſera tout à vous. Les Fortunez ayans ouy ceſte affaire, reſpon dirent à l’Empereur, que deſia ils eſtoient preſts de le ſeruir en tout & partout, mais qu’il y falloit penſer meurement : & partant luy de manderent temps pour yaduiſer : ce qu’il eut agreable. Ils y penſerent doncques, & s’eſtans reſolus auec ſa Maieſté, leur voyage en Sobare. fut conclud à la prochaine ſemaine, & cepen dantils ſe preparerent. Cecy fut le vray moyen aux Fortunez de faire rencontre, ainſi que le ſuc cez le fera paroiſtre. Fonſteland auoit faict · entendre à Lofnis ce qui ſe paſſoit, à ce que rien ne fuſt fait ſans ſon ſçeu & bonnevolonté : & elle