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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/348

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fortunez. Entreprise II.


accorte amante manda à la Fee, qu’elle priaſt les Fortunez de ſe trouuer à la Fontaine, à fin de les voir auant que partir : quelque choſe qu’elle peuſt feindre, ſi ſentoit-elle en ſon cœur vn certain deſplaiſir de leur eſlongnement : tou tesfois cognoiſſant que c’eſtoitvn moyen de les faire cognoiſtre, & d’entrer en lagrace parfaite du Roy leur pere : elle en eſtoit treſ-aiſe, ioint que ſon particulier eſtoit la principale fin qui l’excitoit à bien eſperer de leurs entrepriſes. La Fee leur ayant enuoyé le meſſage de Lofnis, ils ne tarderent à venir à la Fontaine. Eſtans là, la Fee & les deux freres donnerent occaſion aux amans de conferer enſemble. Lofnis monſtra à Fonſtelandvnioyau, qu’vn Philoſophe Occi dental luy auoit faict recouurer par grande ex cellence, l’aſſeurant qu’il auoit telle vertu és fi gures & lettres § contenoit, que nul ne pourroit les deſchiffrer que celuy qui luy eſtoit deſtiné adioint de fortune commune, parquoy elle luy dit : Me fiant en voſtre eſprit, non pour douter de voſtreaffection, mais pour en eſtre plus aſſeuree en vous certifiant que i’en ſuis treſſeure, & auoir ceſte conſolation & reſiouyſ ſance devoir de plus en plus des fruicts de voſtre ſageſſe, iele vous veux monſtrer à ce que vous en iugiez. Elle tira d’vne boëte d’or vne deui ſe faicte de pierres excellentes : c’eſtoitvn Phœ · nix bruſlé dans ſon nid qui eſtoit oppoſé au So leil, & de ceſte § eſtoit latine, Si formam dederis formosvs ero, ce qui ne ſe pouuoit traduire en autre langue mot


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