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Le uoyage des Princes


ſent de ce que ces pourtraits couurent, ſup plient d’auoir accés aux lieux, où ces deſſeins les appellent : Tels ſont bien receus& tres-agrea blement embraſſez, non comme eſtrangers, mais amis du cœur, & on laiſſe les ignorans & peuauiſez ſuyure leurs triſtes voyes. Les Fortu nez qui ont part legitime à tout ce qui eſt de ra re, & de prix en ce monde, arriuans en cet en droit où ils voyent tant de promeſſes d’excel lences, ſont bien aiſes d’auoirvne ſi belle occa ſion de ſatisfaire vn peu à leur deſir, ils entrent donc auec leur compagnie, & le Roy ayant ſceu qu’ils eſtoyent à l’Empereur, les receut auec apparat, conſonant à la grandeur de ce monar que, & les logea au plus beau pauillon qui re gardoit ſur la ville. Oreſt-il que le ſoir de de uant, eſtoient arriuez en ce lieu deux ieunes Pe lerins d’amour, qui ſuiuoyent la curioſité de leur eſprit, & eſtoyent venus ſaluër le Roy, qui les receut gracieuſement, & leur monſtra pluſieurs excellences, en recognoiſſance dequoy ils luy conterent de grandes merueilles, & ſin (gularitez des païs où ils auoyent paſſé & ſe iourné. Ce ſage Roy ayant feſtoyé ces nou ueauxhoſtes, & leur ayant fait voir du plus ex — quis, pource qu’illes vouloit gratifier du tout, à cauſe dubonEmpereur qu’il reueroit, tant pour ce qu’il eſtoit homme de bien, que pour ce qu’il cheriſſoit les curieux, leur prepara vn beau feſtin, auquel il appella auſſi les deux paſ ſans. Si ce Roy eut cognu ces hoſtes, il eutapris d’eux, beaucoup de moyens pour s’accomplir & addreſſer en ſes affaires, le temps apportera tout.. Durant le ſouper le Roy ayant diſcouru