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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/360

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fortunez. Entreprise II.


merueilleuſe eſpreuue ſeroit faite ſur luy ; c’eſt vne experience du cabinet de Minerue ſuyuant quoy, par le moyen d’vne liqueur on void iuſques au cœur des persōnes, & on y lit les intëtiōs és lieux de leur ſiege. Le iour ordonné eſtāt venu, l’eſſay de Myrepont fut publié, afin que les curieux y veinſſent : Les nouuelles en vindrent iuſques à nous qui eſtions au Royaume de Teſpinte, dependant de Nabadonce, parquoy apres en auoir deliberé nous y alafmes, & arriuaſmes aſſez à propos & à bonne fortune, & puis par le tēps & noſtre bonheur nous fuſmes receus en l’Hermitage au rang des curieux, & n’en fuſſions point partis, ſans que le ſage Sarmedoxe nous a expres enuoyez pour voir le Royaume de Sobare, & ſcauoir que c’eſt d’vne main merueilleuſe, dont on fait de grāds diſcours, & luy en raporter la verité. Et pource que i’ay veu & cognu tout ce qui ſe practique, & eſt en l’Hermitage dont ie vous parle : afin que vous ayés le plaiſir de contempler tout en mes propos, ie vous raconteray de point en point cōme i’y fus : vous remarquerez cependāt que quand on entre là, on preſume que tout ce qui ſ’y void ſoit pour soy, d’autſat que les obiets ſont tāt analogiques à noſtre cœur, qu’il sēble à tout curieux, que tout ait eſté fait expres pour ſon ſuiet, & ie vous racōteray mon auēture, à ce que, ce que ie vous repreſente vous paroiſſe mieux. Arriué en ce lieu ſacré où repoſent tāt de myſteres & beaux objets de plaiſirs parfaits, auāt que paſſer ie remarqué generalemēt tout ce qui paroiſſoit, puis le diſpoſant à par moy, i’ordónay que mes yeux iroyent en deuë proportiō ſur cha-


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