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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/365

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Le uoyage des Princes


Fee le fit aprocher, & faire ſerment, puis l’ayant enquis de la cauſe de ſa venue, il § que l’a— mour l’yauoit amené, & qu’ayāt ſceu que toute verité deuient apparente en cét hermitage, il ſ’y eſtoit adreſſé, pour ſelon les loix faire paroiſtre qu’il eſtoit veritable, & que ſa dame l’auoit diſ gracié ſans cauſe. Siie repetois ſes paroies cöme ie les ayapriſes, il m’eſt auis que l’amour m’é ſau roit gré Ayant veu que les yeux de la Belle qui a tout pouuoir ſur moy, m’eſtoient fauorables, & que meſmes ils m’allechoiët pour me ſubnmettre à leur grâdeur, ie lui offris mö ſeruice, non ſeule ment par diſcours, mais par effets paroiſſans, & qu’elle a acceptez § ent : en ceſte belle humeur, ellea fait longtéps eſtat de mes vœux, ſe monſtrant comme du tout à moy, en ce que l’honneur permet aux belles ames d’amour, ſi ue i’en eſtois en vne ſouueraine conſolatiö d’e— † ie faiſois ordinairement de belles parties pour ma maiſteſſe, dont elle ſe tenoit tres-con tente, ou bien elle en faiſoit ſemblät, & toutefois ie penſe que toufiours elle ne ſe faignoit pas, car quelquefois ic la trouuoiseſmeuë à ma rencötre, † que i’auois parten ſon cœur Or parie ne cay quel malheur, ſans que i’aye offencé, elle en tra en quelqueialouſieauecvne de ſes côpagnes, qui lui reprocha que i’eſtois tout à elle, & que les autres ne pouueiët diſpoſer de moy pour aucun petiteffet, & lui diſant que i’eſtois ſon ſeruiteur, l’en piccotoit cöme ſielley eut intereſt.Mabelle qui penſoit quei’euſſe peché par indiſcretion, ſe mit en colere cötre moy, & de telle vehemence qu’elle en entra en vne maligne humeur, iuſqu’à