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fortunez. Entreprise II.


auec voſtre courage, allez en ces allees faire vn tour, & tantoſt ie vous feray entrer, tournez à main gauche deux fois, & vous trouuerez vne tonnelle où ilya des demoyſelles ; Quand i’eu tournoyé ſelon cét ordre, ie rencontré leptbel les Demoyſelles ſi pareilles en beauté, en §, en façons & en graces, que ie penſois que ce fut vne meſme, qui par quelque artifice me parut ſept fois en vn † ſceu depuis qu’il y avne des ſept qui eſt l’vnique à cognoiſtre, mais c’eſt grand hazard de ſcauoir bien choiſir, celui, qui la récontre ſe peut aſſeurer du grand Bien. Demoy lesvoyant, ie preſumois aller tout droit à elles, & me diſpoſoisd’éapprocher, pour les ſaluer ; mais ie me trouué en grand peine ne ſachant à laquel leie me deuois adreſſer, depeur de faillir à la bië ſeance, en ceſte confuſion d’eſprit, ne ſachant me reſoudre, balançeant vers ces beautez, la vieille arriue qui me veint tirer, & me dire queie la ſuy uiſſe, ſi ie voulois voir l’auãture de Mirepôt, quād i’ouy parler de ce nom qui m’auoit attiré en ce païs-là, ie me tournay promptemët verselle, laiſ ſant les Demoiſelles, queie ne laiſſois pas ne les ayans pointacoſtees : Ie ſuiuila vieille & i’entray en la # de la ſage Fee, où ie vis de grandes mer ueilles, & qu’il ne faut declarer, & n’eſt permis d’entendre qu’à ceux qui ſe trouuent en la grace de ceſteDame.A ceſte entree on ne prit § coup garde à moy, car plufieurs perſonnes y eſtoyét entreespar la porte du chemin de laville, par où auſſi möfrere ſ’y gliſſa, ſous le benefice du Prince. Orl’auenture de Mirepôt fut telle, icel lui eſtât introduit en ceſte belle & grande ſale, la


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