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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/372

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fortunez. Entreprise II.


racine, elle eſt pluſtoſt arrachee que cognuë. Ceux qui ſont retirez auec nous en ce bon Her mitage, ypaſſent leur vie contens : Et bien que ce pourpris ſemble petit, ſieſt-il † de rece uoir tous les beaux eſprits qui veulent ſauourer leur vie, eſloignez de la perſecution qui ſont l’a— uarice, l’enuie, & l’ambition bourreaux desames, & voyans les paſſades d’amour ſans en eſtre per ſuadez pour s’eſgarer ou s’en agiterauecindecen ce, ſe contentent de leurs belles occupations ſe lon lavertu. D’auantage les vrays amans viennét icy & y ſont receus pour leur ſoulagement, cara yans declaré à la Fee leurs deportemens, elle les conſole & deſcharge du faix de leurs mauuaiſes amours, & les continue au plaiſir de leurs legiti mes paſſions, & vertueuſes affections : tellement qu’ils deuiennét quittes de toute obligation mö daine, & libres du pouuoir des vanitez, quide ſtournent les courages pour lesietter és lieus des obiets periſſables, parainſi ils iouyſſent de leurs bonnes amours. Ne ſçauez-vous pas que le † — belamour que nous ayons au cœur eſt la belle & preſſanteintention, qui nous porte en deſirs vers les ſubiets d’excellence ? L’amour eſt le deſir legi time quinous fait apprehender le ſçauoir de ce que nous ne ſçauons point, pour en iouyrauec lieſſe d’eſprit, c’eſt ce qui en ceſt Hermitagenous rend heureux, eſloignez de tout mal, & principa lemét de celuy que les hommes ſe font eux-meſ mes en ſe priuant de ioye par leurs mutuelles in curſions, ruynans leur liberté acquiſe par Natu re, & ſe retranchants de la bonne commodité, & ce malheur s’effectuë par troubles irraiſonnables, à caáſe qu’ils ſontignorans de laiuſte & honneſte