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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/387

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Le uoyage des Princes


auoir ce qui eſtoit conſerué là haut, ſ’il n’eſtoit plus ſçauant que luy, ou que ce fut vne vierge qui euſt aſſez de courage & de valeur pour reſi ſter à la Mantichore. Et pour l’eſſay du ſçauoir il auoit laiſſé vn Enygme qui eſtoit tombé en la main du venerable Hermite qui demeure en cor là, & qui non plus que Sarmedoxe ne l’auoit voulu interpreter pour l’effectuer à cauſe de l’âge, & que l’vn & l’autre vouloit laiſſer cette gloire à quelque perſonne qui auroit le loiſir de la rechercher & d’en iouir, bien qu’ils l’euſ ſent peu ſi la volonté leur en euſt pris, & meſ mes fuſſent montez en la montagne en deſpit de la Mantichore, mais ils ſçauoient que cet hon neur eſtoit reſerué à quelque perſonne ; parquoy pour l’honneur & la bien ſeance ils ſ’eſtoient re tenus, & auoient permis à pluſieurs curieux in conſiderez de ſ’y auanturer à leur dommage, ayans eſté eſpouuantez par le monſtre qui les auoit fait retirer, ou induits à ſe precipiter.Pour ce que ie ſçay eſtre parmi ceux qui ont intelli gence auec les bons curieux, ie diray librement l’Enigme qui eſt tel eſcrit en lettres d’or non vulgaire :

Au feu vif non bruſlant, mon eau claire eſt cachee,
Deſſous ma terre humeur, le feu vifie conçois.
Quand ma larme limpide eſt vers le haut laſchee,
Pour reuenir en moy engloire i’apparois.

La Fée eſtant arriuee, & ayant communiqué auec le Sage Sarmedoxe, fut introduite en la ſale des ſecrets, où elle ietta l’œil ſur l’Enig