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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/393

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Le uoyage des Princes


dicee ſeroient acceptees : parquoy les Ambaſſa deurs ayans eſté appellez & ouys, les accords ſe paſſerent entre la Royne & eux, & au meſme acte ils declarerent qu’ils effectueroient ce dont il e ſtoit queſtion pour la Main fatale & ruyneuſe, & fut pris iour pour ceſt affaire au Mecredy pro chain à Soleilleuant. La nouuelle en fut inconti nant ſemee, tellemét que chacun ſe prepara pour en voir la merueille, le plus ſage n’en voulut point perdre ſa part, & l’idiot deſira d’en ſçauoir, auſſi le mediocre en eut intention.Au terme de-— ſigné auant le iour les Fortunez furent preſts, les Princes, les grands, les Seigneurs, & gens d’eſtat vindrent en † logis pour les conduire & ac compagneraulieu où la main paroiſſoit, & yar riuerentauant Soleilleué où tout eſtoit en ordre. La lumiere voulant eſtablir leiour parfait, laſcha comme vn petit clin, apres §f brillant plus viuement, voicy arriuer le pere du iour, dont les rayons tremblottans s’eſpardoient çà & là, le † comme ſortant du fonds des eaux, vint s’e— endre & ietter ſes flammes de tous coſtez, à ceſt inſtant que ce grand flambeau que Dieu ayant creé pour reeeuoir la lumiere, a eſté & eſt la ſour ce perénelle de feu, à ce point meſme que ce gou üerneur du iour fut eſleué ſur l’horizon, la Main auſſi couſtumiere de ſuiure à cetem ps là leSoleil, ſeleua de dedans l’abiſme, ſelon ſon ordinaire. Adonc Caualiree ayant diſpoſé les cœurs & les yeux, par les diſcours qu’il en auoit auancez, ten dant & au ſufet qui s’offre& à la deliurance de ce ſte pe ſecution, ſortit de la compagnie, & s’aduä $ant ſur le bord de la mer ſe tourna en plā oppoſé